Comment en est-on arrivé là ?
Il
est temps que les américains s’assoient, se regardent « face to
face » comme on le dit souvent, discutent et se disent la vérité, s’ils
veulent limiter les casses. L’idéal démocratique qu’ils miroitaient aux yeux du
monde est déjà abimé. En effet, les causes de cette décente en enfer ne datent
pas d’aujourd’hui. S’il faut remonter le temps, il va falloir fouiller à partir
de 2015. On pourra peut-être comprendre que cette crise n’est que l’héritage de
la rivalité Trump-Obama.
C'est
peut être un boomerang qui frappe de
plein fouet l'Amérique tout entière. Le 45ème président des Etats Unis était sur
la sellette depuis le premier jour de son mandat, c’est-à-dire le 20 janvier
2017. Pris de cours par la victoire du milliardaire républicain en novembre
2016, les démocrates ne lui ont laissé aucun répit. Même si Barack Obama a
passé le pouvoir de façon douce, lui et son camp n’ont jamais digéré la défaite
d’Hilary Clinton, estimant que Trump a gagné grâce à l’ingérence russe dans les
élections. Immédiatement, ils ont voulu le destituer. Mais c’est sans compter
sur l’imprévisible magnat de l’immobilier, qui déjà, a été poussé dans ses derniers
retranchements. Les démocrates auraient-ils à cet instant-là créé un démon
devenu par la suite incontrôlable ?
Une
fois cette vague passée, Trump a poussé des cornes. Un front de rivalité féroce
est alors ouvert entre les deux camps. Pendant que le nouveau président
s’acharnait à démolir l’héritage d’Obama afin de faire assoir ses promesses de
campagnes qui l’ont porté à la Maison Blanche, le fameux «Make America Great
Again! », ses opposants cherchaient par quel moyen lui donner le coup de
grâce. Les 4 dernières années, l’Amérique était sur un volcan en sommeil,
c’était prévisible, tout pouvait s’exploser et s’enflammer à tout moment. Sur tous
les points, démocrates et républicains s’entredéchiraient. L'on garde toujours
en mémoire cette image de la cheffe des démocrates à la chambre des représentants
Nancy Pelosy, très agacée d’abord à la Maison Blanche, puis au Congrès déchirant
le discours sur l'état de la Nation présenté par Trump.
Les élections du 3 novembre 2020, l’étincèle
qui embrasa la poudrière
Donald
Trump avait déjà prévenu qu’il ne reconnaitra pas la crédibilité de l’élection
si jamais les résultats lui donnaient perdant face à Joe Biden, comme l’annonçaient
la plus part des sondages. Malgré cette mise en garde du président sortant, qui
pointait du doigt les votes par correspondance, tous les analystes disaient qu’il
va partir une fois sa défaite entérinée. Tout le monde critiquait le mépris
avec lequel il a géré la crise sanitaire du coronavirus alors que les Etats
Unis comptent le plus grand nombre de contaminations et de morts liés à cette
pandémie.
La
présidentielle américaine de 2020 restera gravée dans les archives. Il a fallu
plus de deux semaines pour connaitre le nom du gagnant, en l’occurrence le
démocrate Joe Biden, ancien vice-président sous Obama.
Donald
Trump a refusé systématiquement de concéder sa défaite, prétextant par voie de
réseaux sociaux qu’il a été volé, et que le scrutin a été émaillé de fraudes
massives. Il a demandé le recomptage des bulletins de votes bureau par bureau,
afin de préserver la cohésion sociale. Tous les recours qu’il a formulés sont
soldés par des échecs. Le mercredi 6
janvier 2021, pendant que le Congrès tenait la séance de certification
définitive des résultats, Trump, a, au cours d’une manifestation, appelé ses partisans
à ne pas se laisser voler leur victoire. Conséquence, ils ont fait irruption au
Capitole à Washington. Ce fut un chaos général. Bilan, 4 morts et des dizaines de blessés.
C’est
toute la démocratie américaine qui est mise à mal. L’image de la première
puissance du monde, donneur de leçon, a été ternie. «C’est une République
bananière » selon l'ancien président Georges W. Bush.
Pour
laver cet affront, les démocrates ont trouvé une porte de sortie : anticiper
le départ de Trump par une procédure de destitution, avec comme chef d’accusation,
incitation à l'insurrection. La finalité est de l’empêcher à rempiler pour un nouveau
mandat en 2024, exigeant du vice-président Mike Pince d’invoquer le 25ème
amendement de la constitution. Ont-ils peur de voir Trump de nouveau à la Maison Blanche?
Même
si le milliardaire est actuellement isolé dans son camp et banni de toutes les
plates-formes de réseaux sociaux, il est évident qu’il garde une base solide de
partisans.
L’Amérique parait de plus en plus divisée. Et on se demande si le départ de Trump va tout arranger. N’est-il pas temps que cette nation voit la réalité en face, que ses fils et filles s’assoient et dialoguer, afin de trouver solution aux vrais problèmes qui les mines.
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