Les
travaux seront axés sur le renforcement de la coopération sur les fronts
économique, sécuritaire et culturel mise en place ces dernières années par
Ankara.
« Lancer une nouvelle étape dans les relations
avec l’Union africaine et les pays africains… », voici le message officiel
promu par le ministre des Affaires étrangères turc lors de l’annonce de la
tenue de l’événement. Les objectifs notamment affichés sont de faire le point
sur le dernier plan conjoint Turquie-Afrique (2015-2019) et valider un nouveau
programme de cinq ans.
L'objectif
déjà affiché de Recep Tayyip Erdogan lors du sommet d'octobre est de doubler le
montant des échanges commerciaux pour atteindre au moins 50 milliards de
dollars. Ils n’étaient que de 5,4 milliards en 2003. Mais depuis le président
turc a lancé une réelle offensive : 38 voyages en Afrique dans 28 pays, 31
ambassades ouvertes depuis 2002. La compagnie aérienne nationale Turkish Airlines
dessert désormais 68 destinations sur le continent.
La
santé, l’agriculture et l’éducation seront au cœur des échanges durant ces deux
jours. Les investissements ne sont pas oubliés. Derrière son activisme dans le
secteur humanitaire et de l’éducation, la Turquie promeut ses entreprises. Lors
de son dernier voyage sur le continent, pas moins d’une quinzaine d’accords ont
été signés uniquement avec le Nigeria et l’Angola concernant l'énergie,
l'agriculture, mais aussi la défense.
Rien
n’y fait référence, mais les yeux sont aussi tournés sur les enjeux de défense
: la Turquie se présentant comme un acteur alternatif dans ce domaine surtout
avec ses drones armés.
Le
président Erdogan a su ces dernières années conquérir le cœur des dirigeants
africains. Il répète régulièrement rejeter l’approche occidentale et embrasser
le continent sans discrimination. Un discours qui fait mouche. Un diplomate
africain nous confie en coulisse l’opportunité de nouvelles coopérations avec
un partenaire moins regardant et plus flexible.
La
Turquie compte 19 attachés militaires en Afrique, une base en Somalie et une
intervention en Libye. Dernièrement Ankara met particulièrement en avant ses
drones armés. Des ventes d’armes de manière générale qui ont particulièrement
augmenté. En Éthiopie en 2020 seuls 235 000 de dollars d’équipements avait été
vendus contre près de 95 milliards de dollars en 2021. La progression est du
même ordre en Angola, au Tchad ou encore au Maroc.
Enfin,
depuis le coup d’État manqué de 2016, Recep Tayyip Erdogan attend aussi des
pays africains qu’ils l’aident dans sa lutte contre le prédicateur Fethullah
Gülen, le commanditaire présumé du putsch, dont les réseaux étaient et restent
denses en Afrique. Le neveu de Fethullah Gülen a ainsi été arrêté au Kenya en
mai dernier par les services secrets turcs.
Avec RFI
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