Le gouvernement a adopté en
conseil des ministres ce jeudi 12 novembre 2020, l’avant-projet de loi de
finance exercice 2021. Tenant compte du contexte économique avec l’impact
négatif de la crise sanitaire, l’Etat a maintenu ses engagements. Mais on note essentiellement
une baisse de 7,1 points.
Les grands axes
Ainsi, le projet de budget,
exercice 2021, consacre aux secteurs sociaux, y compris la protection sociale,
un montant de 445,1 milliards de francs CFA contre 401,7 milliards de francs
CFA dans le budget 2020, soit une hausse de 10,8%. La part relative de ces
secteurs dans le projet de budget, exercice 2021, est de 53,7% des crédits
budgétaires contre 52,9% dans le budget 2020.
Cet effort permettra de
mettre en œuvre les ambitions de l’axe 1 de la feuille de route 2020 – 2025
visant à renforcer l’inclusion et l’harmonie sociales en mettant en œuvre des
projets comme l’accès universel aux soins incluant une protection sociale pour
tous et le rapprochement des centres de santé des populations.
Au plan sectoriel, les
orientations de la loi de finances s’articulent autour des secteurs suivants :
agriculture, santé, éducation, énergie et eau, économie numérique, sécurité:
a. Concernant l’agriculture
et l’agro-industrie, un montant de 65,7 milliards de francs CFA est consacré à
ce secteur soit 8,4% du montant alloué aux ministères et institutions. Ce
montant vise à catalyser les investissements privés dans ce secteur. En effet,
le rôle des acteurs publics sera de créer les conditions (aménagement des
terres ; fournitures d’intrants améliorés…) d’attraction de financements privés
pour la transformation de notre agriculture.
Pour faciliter l’accès aux
marchés et le désenclavement des zones de production, tel que prévu par la
feuille de route 2020 – 2025, une enveloppe de 9 milliards est allouée à la
construction et à l’aménagement des pistes rurales.
c. Au regard des efforts de
modernisation déjà consentis par le Gouvernement, des actions seront orientées
vers un meilleur accès au financement des agriculteurs pour booster la
production et encourager la consommation locale, l’intensification de la
recherche agricole, la mécanisation, l’utilisation d’engrais, le développement
des chaines de valeurs agricoles et l’émergence d’agro-entrepreneurs.
d. Concernant le secteur de
la Santé, des mesures seront prises pour consolider le plan national de
développement sanitaire (PNDS). Pour améliorer la couverture sanitaire du
territoire, Il est prévu notamment de renforcer les infrastructures et le
plateau technique des hôpitaux et centres de santé régionaux et préfectoraux.
Les programmes de gratuité
seront renforcés avec la prise en charge des soins de santé des femmes
enceintes, important socle de la protection sociale. Pour concrétiser ces ambitions, un crédit de 77,9
milliards de francs CFA, soit 10% du montant alloué aux ministères et
institutions, est affecté à ce secteur au titre du budget 2021.
e. Dans le secteur de
l’éducation, les mesures porteront entre autres, sur la poursuite de la
construction des salles de classe accessibles à tous, le recrutement et la
formation des éducateurs ainsi que l’orientation de l’enseignement supérieur
vers les besoins du marché du travail. Dans ce secteur également, l’Etat fera
appel à des partenariats public privé afin d’accélérer la construction des
infrastructures scolaires. Pour ce faire, un montant de 195,5 milliards de
francs CFA, soit 25,1% de la dotation des ministères et institutions au titre
du budget 2021, est alloué à ce secteur.
f. S’agissant du secteur de
l’énergie, la politique énergétique d’extension de l’électrification se
poursuivra. A moyen terme, elle permettra de réduire la dépendance en matière
d’approvisionnement et favoriser l’accès des populations à des services
énergétiques fiables, modernes et à un coût abordable.
g. Concernant l’accès à
l’eau potable des populations constituent également une priorité. Le
Gouvernement poursuivra la mise en œuvre des programmes de construction de mini
adductions d’eau potable et des programmes d’hydraulique villageoise avec pour
objectif d’atteindre un taux de desserte moyen d’au moins 80% en milieu urbain
ou rural. Pour la mise en œuvre des actions prévues dans ce secteur, 65,9 milliards
de francs CFA, soit 8,2% du budget alloué aux ministères et institutions,
seront mobilisés.
h. Concernant l’économie
numérique, le Togo ambitionne de faire du numérique un véritable levier de la
modernisation de l’économie et de la société dans son ensemble. Dans ce
domaine, la mise en œuvre de l’identification biométrique permettra d’accélérer
la formalisation de nombreux acteurs économiques togolais et renforcera l’accès
aux services sociaux. L’enveloppe budgétaire allouée à ce secteur en 2021 s’élève
à 25,5 milliards de francs CFA, soit 3,3% des crédits affectés aux ministères
et institutions.
i. S’agissant de la Défense
et de la Sécurité : le Gouvernement poursuivra les actions d’urgences
sécuritaires en vue de renforcer la lutte contre l’insécurité et le terrorisme
transfrontalier. Pour ce faire, il est prévu une allocation budgétaire de 82,5
milliards de francs CFA, soit 10,6% du total des crédits alloués aux ministères
et institutions pour 2021.
En ce qui concerne les
allègements fiscaux et afin d’encourager le dynamisme du secteur privé,
l’allègement de la charge fiscale sera poursuivi notamment en matière
d’immatriculation des immeubles en maintenant la baisse des droits
d’enregistrement et d’immatriculation de 5% à 1,5% et en l’élargissant à l’immatriculation
des immeubles suite aux échanges qui s’analysent fiscalement comme une vente
dont le paiement est en nature. Cet allègement vise également l’exonération de
droits de mainlevée et de radiation des hypothèques.
Par ailleurs, il est proposé
la réduction du plancher de la taxe professionnelle unique (TPU) du régime
déclaratif.
Enfin au regard des
résultats encourageant liés à l’exonération ou à l’allègement de la charge
fiscale (droits de douane et TVA) sur l’importation des véhicules électriques,
hybrides et neufs et d’une durée de vie de 5 ans, la mesure sera reconduite en
2021.
Les grandes masses du projet
de loi de finances, exercice 2021, se présentent ainsi comme suit : les
recettes budgétaires enregistrent une baisse de 27,1 milliards de francs CFA
pour s’établir à 839,6 milliards de francs CFA, soit une baisse de 3,1% par
rapport au budget 2020. Cette baisse est portée essentiellement par les dons
programmes qui ont diminué de 78,6%.
Au total, le budget de
l’Etat qui ressort du projet de la loi de finances, exercice 2021, est projeté
à 1.521,6 milliards de francs CFA en charges et ressources contre 1.638
milliards de francs CFA dans la loi de finances rectificative 2020, soit une
baisse de 7,1%.